La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle Ă notre bonheur? 1. la conscience immĂ©diate dâĂȘtre au monde et dâĂȘtre prĂ©sent Ă soi ce qui permet de sentir plaisir et dĂ©plaisir, dâavoir des valeurs sensibles2. conscience rĂ©flĂ©chie se savoir ĂȘtre lĂ ; prendre une distance vis-Ă -vis de ses Ă©tats de conscience et sur le monde un Ă©cart permettant le jugement et prise de conscience de soi comme ĂȘtre fini, dans le temps, ayant des devoirs et des exigences en tant quâindividu et quâhomme= conscience morale 3. connaissance de soi ? ignorance, illusion sur soi Est obstacle au bonheur ce qui crĂ©e du dĂ©plaisir donc de la souffrance ce qui empĂȘche de sâabandonner au plaisir sans retenue; ce qui gĂąche le plaisir ce qui oppose au plaisir dâautres valeurs Bien, morale 1. Ă©tat de bien-ĂȘtre associĂ© au plaisir2. Ă©tat de pleine, durable et entiĂšre satisfaction 3. ataraxie Ă©tat de non souffrance paix de lâĂąme, sĂ©rĂ©nitĂ© On peut penser que ceux qui sont dĂ©pourvus de conscience rĂ©flĂ©chie et de soi, sont heureux animal attachĂ© au piquet de lâinstant » mais Lâhomme demanda un jour Ă lâanimal pourquoi ne me parles-tu pas de ton bonheur, pourquoi restes-tu lĂ Ă me regarder ? ». Lâanimal voulut rĂ©ponde et lui dire cela vient de ce que jâoublie ce que je voulais dire », mais il oublia cette rĂ©ponse et resta muet » Nietzsche, dans ConsidĂ©rations inactuelles 1876. Obstacle ? organe condition Si pas obstacle, alors organe! Ou alors ni lâun ou lâautre, si le bonheur est inconditionnel ou impossible. Le sujet prĂ©suppose que le bonheur est possible sans quoi il nây aurait pas dâobstacle et quâen levant lâĂ©ventuel obstacle de la conscience, tout obstacle est conscience de ce que nous sommes, câest prendre conscience que nous ne sommes pas faits pour ĂȘtre heureux Freud, quâil y a un part de chance dans le bonheur , que nous devons dĂšs lors poursuivre dâautres buts qui Ă dĂ©faut de nous rendre heureux nous rendrons plus satisfaits ou moins souffrants ataraxie Un bonheur sans illusion est-il possible? â Ă©tat de totale satisfaction de nos dĂ©sirs = idĂ©al de lâimagination » = illusion car lâimagination maĂźtresse dâerreur et de faussetĂ© », puissance trompeuse selon Pascal = se moque de la rĂ©alitĂ© et de ses lois; dĂ©sir = cristallisation = illusion; on prend ses dĂ©sirs pour la rĂ©alitĂ© NON â Ă©tat de non-souffrance ataraxie la connaissance de soi et de la nature permet de dĂ©sirer en accord avec nous et la nature Ă©picurien; celui qui accepte lâordre des choses. La connaissance, la conscience aprĂšs la dĂ©sillusion et ses douleurs peuvent ĂȘtre des Ă©lĂ©ments favorisants le bonheur OUI II ou III Illusion fausse croyance, tromperie, leurre Illusion = erreur , cause ignorance, inconscience Illusion ? erreur , cause la structure de nos sens illusion perceptive ou imagination et dĂ©sir illusion religieuse Si une erreur est Ă©liminĂ©e par la connaissance, une illusion nâest pas dissipĂ©e par celle-ci, car sa force est celle de nos dĂ©sirs. Ce qui nâest pas mais pourrait ĂȘtre car sans contradiction interne intelligible, logique, envisageable OU sans contradiction avec les lois de la nature , la rĂ©alitĂ© de fait rĂ©alisable On prĂ©suppose quâon peut se passer dâillusion pour vivre, que lâillusion ne peut que dĂ©tourner de la rĂ©alitĂ© analyse marxiste qui combat la religion pour changer le monde ici-bas, que lâimagination est nĂ©gative OR lâimagination peut-ĂȘtre vue comme la reine de facultĂ©s », celle qui donne une raison de vivre OR une illusion peut aussi ĂȘtre Ă un guide , un idĂ©al consolateur, porteur ou moteur dont on peut, Ă dĂ©faut de le toucher, sâapprocher rĂŽle positif de utopie câest ce qui fait quâon ne se contente pas de ce qui est dâoĂč projection projets III La conscience et la connaissance ne sont que des obstacles au bonheur conscience malheureuse, confrontation Ă lâordre du monde OR elles ont aprĂšs un choc dĂ©plaisant II des vertus positives!! III
Dissertla conscience peut elle tromper lâhomme sur lui mĂȘme A La conscience se dit en deux sens : la conscience psychologique qui permet dâĂȘtre soi et dâĂȘtre prĂ©sent dans la
[box type= »bio »] Thomas StĂ©phane Ngameni, Doctorant en Philosophie sous la direction de MylĂšne Botbol-Baum. UniversitĂ© Catholique de Louvain, UCL, Belgique. Centre de Philosophie Pratique EuropĂ©.[/box] [learn_more caption= »RĂ©sumĂ© » state= »open »] Cet article se propose dâĂ©lucider la nature et les enjeux de la critique acerbe quâadresse Hans Blumenberg Ă la thĂ©matisation husserlienne de la mise en Ćuvre de la conscience rĂ©flexive dans son rapport aux contenus ou objets intentionnels. Blumenberg dĂ©nonce lâaveuglante et trompeuse certitude qui attribue Ă la conscience de soi la capacitĂ© de se prendre elle-mĂȘme pour objet de sa visĂ©e intentionnelle sous le mode dâune immĂ©diatetĂ© pure. La charge dirigĂ©e contre Husserl signe lâimpossibilitĂ© pour la conscience de construire dâelle-mĂȘme ses propres visĂ©es intentionnelles, abstraction faite du socle anthropologique qui la constitue. Lâalternative proposĂ©e par cet hĂ©ritier critique dâHusserl est alors celle dâun redĂ©ploiement ou dâune refonte gĂ©nĂ©tique de la comprĂ©hension de la conscience rĂ©flexive fondĂ©e sur les conditions corporelles et culturelles de son existence.[/learn_more] Introduction [learn_more caption= »Sommaire »] SOMMAIRE Introduction A. IntentionnalitĂ© et conscience de soi chez Husserl Conscience et intentionnalitĂ© existentielle De lâintentionnalitĂ© Ă la conscience de soi B Conscience de soi husserlienne et apories phĂ©nomĂ©nologiques LâĂ©viction husserlienne de lâanthropologie en phĂ©nomĂ©nologie. Conscience de soi et intentionnalitĂ© un rapport problĂ©matique La conscience de soi un rĂ©quisit mĂ©thodologique C Une rĂ©-anthropologisation de la conscience de soi Du ZurĂŒck zur Sachen » au Zu den Sachen und zurĂŒck » Conscience de soi et expĂ©rience du corps propre Conclusion Bibliographie[/learn_more] LâĆuvre philosophique de Hans Blumenberg est traversĂ©e par un dialogue permanent et critique avec Edmund Husserl, lâun des fondateurs de la phĂ©nomĂ©nologie. En effet, si Blumenberg est perçu comme un hĂ©ritier critique de la phĂ©nomĂ©nologie, câest parce quâil a su Ă©crire lâhistoire des hĂ©rĂ©sies husserliennes »[1]. Loin de se contenter dâune critique minimaliste dâune phĂ©nomĂ©nologie husserlienne restĂ©e prisonniĂšre dâun certain idĂ©alisme transcendantal, ce philosophe sâest attaquĂ© aux fondements et aux Ă©lĂ©ments structurels de la pensĂ©e dâHusserl. Lâun des points saillants de cette critique porte sur les limites de la conception husserlienne de la conscience de soi et sa nĂ©cessaire rĂ©-anthropologisation. Cette remise en cause dâun Ă©lĂ©ment clef de la phĂ©nomĂ©nologie husserlienne nâest pas nouvelle en soi. La question de la conscience est une question complexe dans la phĂ©nomĂ©nologie de Husserl sur lequel il est dâailleurs revenu Ă de nombreuses reprises et qui a Ă©tĂ© longuement reprise et critiquĂ©e par bon nombre de phĂ©nomĂ©nologues[2]. Cependant, lâoriginalitĂ© de la critique blumenbergienne est quâelle permet de penser la conscience de soi non plus sous le mode dâune immĂ©diatetĂ© interne, dâune rĂ©flexivitĂ© transparente Ă ses propres vĂ©cus, mais sous celui dâun dĂ©tour par lâintersubjectivitĂ©, par la corporĂ©itĂ©. Lâobjectif de cet article consistera Ă Ă©lucider la nature et les enjeux aussi bien de la critique que de lâalternative anthropologique proposĂ©es par Blumenberg. Notre analyse comporte trois moments complĂ©mentaires Ă©voquer briĂšvement lâarticulation husserlienne entre conscience de soi et intentionnalitĂ© ; dĂ©gager les apories de la thĂ©matisation husserlienne de la conscience de soi ; montrer que pour Blumenberg la conscience ne peut pas dâelle-mĂȘme construire ses propres visĂ©es intentionnelles, mais a besoin, tel un organisme vivant, de se constituer en se rapportant au monde, Ă ce qui lâentoure. A IntentionnalitĂ© et conscience de soi chez Husserl La problĂ©matisation de la conscience de soi chez Husserl nĂ©cessite un bref retour Ă lâune des sources essentielles de la phĂ©nomĂ©nologie de ce dernier la mise en perspective de lâintentionnalitĂ© et son articulation Ă la conscience de soi en tant que capacitĂ© rĂ©flexive. Conscience et intentionnalitĂ© existentielle Le projet phĂ©nomĂ©nologique dâE. Husserl sâest nourri dâun idĂ©al fonder une science des sciences, une philosophie libĂ©rĂ©e de tout prĂ©jugĂ©. En effet, quel est le sens fondamental de toute philosophie vĂ©ritable ? Nâest-ce pas de tendre Ă libĂ©rer la philosophie de tout prĂ©jugĂ© possible, pour faire dâelle une science vraiment autonome, rĂ©alisĂ©e en vertu des Ă©vidences derniĂšres tirĂ©es du sujet lui-mĂȘme, et trouvant dans ces Ă©vidences sa justification absolue ? Cette exigence, que dâaucuns croient exagĂ©rĂ©e, nâappartient-elle pas Ă lâessence mĂȘme de toute philosophie ?[3] Ce dĂ©sir de faire de la philosophie une science rigoureuse et autonome mĂšnera Husserl du questionnement sur lâorigine psychologique des vĂ©ritĂ©s logico-mathĂ©matiques Ă lâanalyse du rapport entre la subjectivitĂ© du connaĂźtre et lâobjectivitĂ© du contenu de la connaissance. »[4] Husserl en vient Ă poser, comme caractĂšre distinctif de toutes les opĂ©rations de la conscience, par opposition aux phĂ©nomĂšnes physiques, leur nĂ©cessaire relation Ă un contenu ou objet intentionnel. LâĂ©lĂ©ment explicatif premier de la conscience est donc lâintentionnalitĂ© basĂ©e sur une perception externe induisant une perception interne du vĂ©cu comme objet mental »[5]. Cette philosophie intentionnelle Ă©tait dĂ©jĂ prĂ©sente dans les travaux de F. Brentano, prĂ©dĂ©cesseur dâHusserl, lequel affirmait le primat de lâexpĂ©rience, et rapportait tous les phĂ©nomĂšnes psychiques Ă un contenu » ou vers un objet »[6] intentionnel. Brentano et Husserl rĂ©activent ainsi, lâun et lâautre, un certain introspectionnisme moyennant un dĂ©tour par lâempirisme. Husserl poussera, jusque dans ses ultimes consĂ©quences, cette thĂ©orie de lâintentionnalitĂ© de la conscience et sa dimension constituante et aboutira Ă la fameuse formule Toute conscience est conscience de quelque chose »[7]. ThĂ©oriquement, la conscience husserlienne nâa pas lâabstraction dâune instance gnosĂ©ologique mais lâĂ©paisseur dâune Ă©preuve de soi indexĂ©e sur lâexpĂ©rience du monde. »[8] Des aspects aussi essentiels de la phĂ©nomĂ©nologie husserlienne tels que la dĂ©finition de la conscience par lâintentionnalitĂ©, la description de la conscience constituante, ont fait Ă©cole et suscitĂ© lâobĂ©dience de philosophes tel que Sartre lequel Ă©crivait dans La transcendance de lâego Nous croyons volontiers pour notre part Ă lâexistence dâune conscience constituante. Nous suivons Husserl dans chacune de ses admirables descriptions oĂč il montre la conscience transcendantale constituant le monde en sâemprisonnant dans la conscience empirique. » [9] Il reste quâapprĂ©hender la conscience Ă partir de la visĂ©e intentionnelle de la conscience et sa dimension constituante, prĂ©suppose, chez Husserl, un moment plus originaire, plus fondatif, celui de la conscience permanente de lâacte lui-mĂȘme. Ici Ă©merge la question de la conscience de soi comme approfondissement de lâintentionnalitĂ© premiĂšre dirigĂ©e vers lâobjet. De lâintentionnalitĂ© Ă la conscience de soi Brentano soulignait dĂ©jĂ dans ses recherches quâil existait une liaison particuliĂšre entre lâobjet de la reprĂ©sentation interne et cette reprĂ©sentation mĂȘme »[10] au sens oĂč tous les actes de visĂ©e intentionnelle sâaccompagnaient dâune reprĂ©sentation de soi » câest-Ă -dire dâune conscience interne permanente de lâacte lui-mĂȘme. Il est rejoint en cela par Husserl pour qui tout vĂ©cu intentionnel doit devenir lui-mĂȘme lâobjet dâune intention rĂ©flexive. Par consĂ©quent, tous les actes descriptifs doivent ĂȘtre soumis au principe de lâintentionnalitĂ©. Ainsi que lâaffirme Rudolf Bernet, grand spĂ©cialiste de la phĂ©nomĂ©nologie, Toute rĂ©flexion sur soi ou toute perception intentionnelle de soi et de ses propres vĂ©cus est prĂ©cĂ©dĂ©e par une reprĂ©sentation intentionnelle de soi, oĂč ce soi est prĂ©sentĂ© et pressenti sous la forme dâun objet secondaire. »[11] Pour Husserl, la conscience nâest pas seulement livrĂ©e aux objets du monde. Elle ne multiplie ses pĂŽles dâactes intentionnels que pour autant quâelle est simultanĂ©ment conscience de soi ou prĂ©sence Ă soi. Ce mode dâĂȘtre de la conscience est une propriĂ©tĂ© essentielle de celle-ci et une structure nĂ©cessaire. La conscience de soi est, dâaprĂšs Husserl, lâinstance supĂ©rieure qui fait que je me retrouve moi-mĂȘme, et le mĂȘme moi, dans un auto-recouvrement nĂ©cessaire. »[12] Elle est le seul mode dâexister qui soit possible pour une conscience de quelque chose »[13] puisquâelle supervise toute visĂ©e intentionnelle de lâobjet. Analogie peut ĂȘtre faite ici avec une sorte de synthĂšse identitaire de soi ou ipsĂ©itĂ©. Cette conscience de soi coĂŻncide mĂȘme chez Husserl avec une connaissance de soi Je peux itĂ©rativement apprendre Ă connaĂźtre mon Dasein concrĂštement plein en tant quâunitĂ© egoĂŻque, ⊠et acquĂ©rir dans lâaction synthĂ©tique de lâitĂ©ration rĂ©flexive et dans la conscience originaire du toujours Ă nouveau » une connaissance de moi-mĂȘme. »[14] En dĂ©finitive, câest concomitamment quâHusserl articule la dimension existentielle de lâintentionnalitĂ© et la conscience de la conscience dâobjet. Conscience de soi et conscience positionnelle de lâobjet sont ainsi fortement corrĂ©lĂ©es. Cependant, ce rapport intentionnel de la conscience de soi Ă lâintentionnalitĂ© a Ă©tĂ© remis en cause par Blumenberg. La conscience de la conscience dâobjet, en tant quâunitĂ© totalisĂ©e, nâest-elle pas finalement une pure et simple construction spĂ©culative chez Husserl ? Sâatteste-t-elle vĂ©ritablement sous un mode anthropologique ou existentiel ? Satisfait-elle rĂ©ellement au critĂšre de lâintuition empirique ? B Conscience de soi husserlienne et apories phĂ©nomĂ©nologiques Câest en se livrant Ă une vĂ©ritable exĂ©gĂšse philosophique que Blumenberg dĂ©cĂšle, dans la pensĂ©e husserlienne, un nombre considĂ©rable de contradictions internes, dâapories phĂ©nomĂ©nologiques. Mais cette remise en cause critique des thĂšses de lâauteur de la Krisis ne sâeffectue quâau creuset dâun projet philosophique original, celui justement quâHusserl avait rejetĂ© re-donner Ă la phĂ©nomĂ©nologie toute son Ă©paisseur anthropologique. LâĂ©viction husserlienne de lâanthropologie en phĂ©nomĂ©nologie. La critique blumenbergienne de lâimmĂ©diatetĂ© de la conscience chez Husserl sâinscrit dans le cadre dâune critique beaucoup plus large la dĂ©cision de Husserl » et de Heidegger de rejeter lâanthropologie. Blumenberg parle, en effet, et sans ambages, dâun interdit phĂ©nomĂ©nologique »[15], ou dâune exclusion de lâanthropologie »[16]. Sâinterrogeant sur les raisons profondes de cette excommunication anthropologique, Blumenberg arrive Ă lâidĂ©e que le rejet de lâanthropologie par Husserl tient de son refus de rĂ©duire les vĂ©cus de conscience Ă un dispositif psychique particulier. Pour Husserl, lâanthropologie philosophique est une minimisation philosophique on pourrait dire une sous-estimation la philosophie ne tourne pas Ă plein rĂ©gime. Sa prĂ©supposition est que la philosophie peut accomplir davantage comme phĂ©nomĂ©nologie. Elle doit ĂȘtre en mesure de donner une thĂ©orie de tout mode possible de conscience et de raison, dâobjet et de monde, et mĂȘme dâintersubjectivitĂ©. [17] Pour Husserl, la phĂ©nomĂ©nologie devrait avoir pour tĂąche de formuler des vĂ©ritĂ©s valant pour toute conscience humaine. Si ces vĂ©ritĂ©s sont assurĂ©es transcendentalement, elles valent pour tout homme. Lâobjectif visĂ© est donc de sâajuster Ă un degrĂ© de gĂ©nĂ©ralisation qui affranchisse des dĂ©terminations particuliĂšres de lâexpĂ©rience mondaine. LâĂ©pochĂš phĂ©nomĂ©nologique conduirait ainsi Ă un degrĂ© dâanalyse dĂ©pouillĂ© de toute rĂ©fĂ©rence Ă une anthropologie empirique particuliĂšre. On reconnaĂźt ici une manie proprement kantienne de faire reposer la validitĂ© des Ă©noncĂ©s universelles sur la raison. Ce qui est validĂ© et assurĂ© phĂ©nomĂ©nologiquement vaut aussi pour lâhomme. »[18] Une telle geste phĂ©nomĂ©nologique donnerait Ă la conscience lâaccĂšs Ă un royaume dâĂ©vidences originelles »[19] dont chacun pourrait Ă©prouver la validitĂ©, abstraction faite de toute rĂ©fĂ©rence Ă lâexistence du monde »[20] ou Ă la nature de lâhomme. » [21] Ce moment mĂ©ta » de la constitution transcendantale, oĂč la conscience saisit les phĂ©nomĂšnes dĂ©pouillĂ©s de leur eidos », donnerait, chez Husserl, lâimpression dâune nĂ©cessitĂ© anthropologique au sens oĂč ce dernier lâenvisageait lui-mĂȘme dans ses travaux[22] Ainsi la science universelle est-elle aussi science de lâhomme dans sa praxis humaine, mais aussi de lâhomme comme connaissant, Ă©galement de lâhomme comme connaissant au sens de lâanthropologie universelle, et ainsi de tous les actes rĂ©els et possibles de connaissance, des facultĂ©s de connaĂźtre, etc. » [23] Si Blumenberg reconnaĂźt lâexistence de cette nĂ©cessitĂ© anthropologique chez Husserl, elle reste cependant pour lui purement thĂ©orique et non assumĂ©e. Husserl dĂ©fend le terrain de cette discipline pour la phĂ©nomĂ©nologie au titre de lâuniversalitĂ© lĂ oĂč il est question de tout, on doit aussi parler de lâhomme. LâĂȘtre du monde serait prĂ©supposĂ©, et Ă ce monde appartient aussi lâhomme agissant et connaissant. »[24] Cette invocation non assumĂ©e dâun ancrage anthropologique de la phĂ©nomĂ©nologie apparaĂźt de maniĂšre tangible dans la critique acerbe que Blumenberg adresse Ă Husserl au sujet de lâintentionnalitĂ© et la perception immĂ©diate de soi. Ce dernier rĂ©investit les conditions de possibilitĂ©s existentielles dâune conscience qui serait purement spectatrice du monde et dâelle-mĂȘme. Conscience de soi et intentionnalitĂ© un rapport problĂ©matique Lâobjection principale que Blumenberg adresse Ă Husserl porte sur la mise en Ćuvre effective de la conscience rĂ©flexive dans son rapport Ă la visĂ©e intentionnelle de lâobjet. Blumenberg problĂ©matise lâĂ©vidence avec laquelle Husserl dĂ©crit la conscience de soi, cette capacitĂ© quâa la conscience de se retourner sur elle, de se prendre elle-mĂȘme pour objet de sa visĂ©e intentionnelle. En effet, pour Husserl et ses disciples, lâidĂ©e que la conscience se bouclait sur elle-mĂȘme constituait un allant de soi ». La transparence du sujet constituant Ă soi mĂȘme a toujours relevĂ© dâune certitude Ă©pistĂ©mique jusquâĂ lors peu contestĂ©e. Or, pour Blumenberg, cette pseudo Ă©vidence repose sur un impensĂ© qui disqualifie la mĂ©thode phĂ©nomĂ©nologique elle-mĂȘme puisquâelle se meut intĂ©gralement parmi des actes de rĂ©flexion. La question fondamentale soulevĂ©e par Blumenberg est la suivante Comment la conscience peut-elle avoir conscience dâelle-mĂȘme et accomplir en mĂȘme temps des actes Ă visĂ©e intentionnelle ? Est-il possible de rendre compte anthropologiquement de la capacitĂ© quâa la conscience de se mettre Ă distance des choses pour en faire des objets intentionnels et dans le mĂȘme temps se saisir comme ce qui rĂ©siste Ă toute variation imaginaire sur ces mĂȘmes objets ? La critique de Blumenberg porte ainsi sur ce pan de la description phĂ©nomĂ©nologique husserlienne garantissant lâaccĂšs de la conscience Ă ses vĂ©cus, ceci sur le mode de lâimmĂ©diatetĂ©. La conception husserlienne de la conscience comme intentionnalitĂ©, câest-Ă -dire comme capacitĂ© Ă viser des objets est en parfaite contradiction avec une perception immĂ©diate de soi comme pure conscience de soi. En dâautres termes, la structure essentiellement intentionnelle de la conscience qui la dirige toujours vers un objet ne laisse aucune place Ă une rĂ©flexivitĂ© vidĂ©e de toute dĂ©termination objective. Si lâintentionnalitĂ© de la conscience est toujours un se diriger vers » des objets, alors elle devrait, en toute rigueur, exclure toute rĂ©flexivitĂ© qui viendrait alors interrompre cette disposition fondamentale et sa rĂ©alisation. Blumenberg peut donc affirmer en toute logique La rĂ©flexion nâappartient pas nĂ©cessairement Ă la conscience. »[25] Nous sommes ainsi placĂ©s face Ă une aporie husserlienne le rapport dâextĂ©rioritĂ© qui existe entre intentionnalitĂ© et rĂ©flexivitĂ© de la conscience. La rĂ©flexivitĂ© de la conscience constitue un contrepoint Ă la thĂ©matisation mĂȘme de lâintentionnalitĂ©. En bon phĂ©nomĂ©nologue, Blumenberg dĂ©voile » lâaveuglante et trompeuse Ă©vidence husserlienne sur le rapport dâimmĂ©diatetĂ© que la conscience a avec elle-mĂȘme. La question lancinante qui prĂ©occupe alors Blumenberg est de savoir comment sortir de cette aporie phĂ©nomĂ©nologique. Sa premiĂšre tentative de rĂ©ponse rĂ©side dans la prĂ©cision du statut Ă©pistĂ©mologique de la conscience de soi celui dâĂȘtre un rĂ©quisit mĂ©thodologique. La conscience de soi un rĂ©quisit mĂ©thodologique La conscience de soi relĂšve avant tout chez Blumenberg dâune intuition infĂ©rĂ©e et non de la connaissance. Le sentiment dâune saisie immĂ©diate de soi est celui dâun renfermement sur soi, dâune boucle. Câest le sentiment de fusion, dans lâunicitĂ© de la personne, dâun sujet rĂ©flĂ©chissant et dâun sujet rĂ©flĂ©chi, sujets qui sont tout Ă la fois identiques et distincts. Ce dont on sâapproprie dans le retour de la conscience sur elle-mĂȘme, ce nâest pas dâabord un savoir, mais la perception de cette unitĂ© substantielle au plus intime de lâĂȘtre entre un je » constituant et un je » constituĂ©. Ce Ă quoi lâon sâexerce et ce que lâon sâapproprie nâest pas la rĂ©flexion en tant que telle ⊠mais sa concentration sur le domaine dâorigine hĂ©tĂ©rogĂšne, Ă savoir transcendantal, de la conscience, lĂ oĂč elle se produit elle-mĂȘme. »[26] Le recours Ă lâidĂ©e dâune conscience pure nâest finalement quâun rĂ©quisit mĂ©thodologique et non une vĂ©ritĂ© anthropologique. MĂ©thodologiquement, le sujet se saisit virtuellement » dans une spontanĂ©itĂ© antĂ©rieure Ă lâintentionnalitĂ© de sa conscience. Le renfermement de la conscience sur elle-mĂȘme ne rĂ©sorbe donc pas la distance entre un sujet connaissant et un sujet connu, entre un ego transcendantal et un ego mondain. Lâauto-dĂ©voilement du sujet plonge ainsi lâidentitĂ© de ce dernier dans une totale incertitude en raison de la situation plurielle de lâego constituant dans le monde, y compris dans le monde biologique. Câest ici quâentre en ligne de compte la dimension proprement anthropologique de la conscience rĂ©flexive chez Blumenberg. La conscience ne se rapporte rĂ©flexivement Ă elle-mĂȘme autrement que par le biais de variations imaginaires et plurielles dont le socle est anthropologique. Si, pour Husserl, les hypothĂšses eidĂ©tiques se fondent sur lâĂ©vidence dâun monde qui existe, pour Blumenberg, les hypothĂšses phĂ©nomĂ©nologiques, elles, reposent sur un fondement anthropologique. C Une rĂ©-anthropologisation de la conscience de soi Du ZurĂŒck zur Sachen » au Zu den Sachen und zurĂŒck »[27] Le mot dâordre husserlien dâun retour aux choses mĂȘmes » telles quâelles se prĂ©sentent Ă une conscience objective susceptible de les dĂ©crire ne convainc pas, avons-nous vu. Blumenberg y perçoit les relents dâun pseudo-rĂ©alisme dont il convient de questionner les prĂ©supposĂ©s phĂ©nomĂ©nologiques. Ce dont il faudrait revenir, selon notre philosophe, câest de la prĂ©tention promĂ©thĂ©enne de dĂ©finir transcendentalement lâessence des choses elles-mĂȘmes car, dans lâĂ©laboration de sa science rigoureuse, Husserl aurait oubliĂ© que le je » qui sâinterroge, est un je » qui affirme son inscription dans un corps, dans un monde. Blumenberg Ă©met ainsi lâidĂ©e dâune anthropologisation et mĂȘme dâune biologisation de la conscience. Telle est dâailleurs la thĂšse centrale qui traverse son ouvrage Zu den Sachen und zurĂŒck Ma thĂšse est la suivante lâintentionnalitĂ©, comme la dĂ©terminabilitĂ© de la conscience qui lui mĂ©nage sa capacitĂ© Ă avoir des objets, peut ĂȘtre fondĂ©e de façon suffisante sur un fondement anthropologique. »[28] Il sâagit de se dĂ©partir dâune comprĂ©hension de la conscience qui en donne une dĂ©finition dĂ©finitive entendue comme totalement sĂ©parĂ©e du bios, de lâanimalitĂ©. La saisie immĂ©diate de soi doit ĂȘtre rapportĂ©e aux conditions de possibilitĂ© complexes de la conscience humaine. Ainsi que lâaffirme Blumenberg, la conscience de soi est un factum »[29] anthropologique et biologique Pour une interprĂ©tation strictement biologique, lâhomme ne fut pas, en un premier temps, une tentative trĂšs rĂ©ussie de la nature. Manifestement, les premiĂšres formes de compensation de lâadaptation rĂ©duite du systĂšme organique â câest-Ă -dire les premiĂšres Ă©bauches de ce que nous appelons culture â nâĂ©taient pas trĂšs performantes. ⊠tout indique la pĂ©nibilitĂ© avec laquelle se sont constituĂ©es et agrĂ©gĂ©es les rĂ©alisations que nous avons appris Ă considĂ©rer rĂ©trospectivement, comme la trace de la raison. La raison et la culture, quoi quâelles aient encore pu ĂȘtre ou devenir par ailleurs sont tout dâabord les corrĂ©lats dâune problĂ©matique existentielle intensifiĂ©e. [30] Cette rĂ©habilitation dâune anthropologie existentielle et phĂ©nomĂ©nologique de la conscience de soi suppose un rejet de la dĂ©termination aristotĂ©licienne de lâhomme comme animal rationnel ». Blumenberg affirme en effet quâ il y a un grand nombre de thĂ©ories qui ont Ă©tĂ© formĂ©es sur la communication dâĂȘtres rationnels sous la stricte supposition de la minimisation de leurs mondes dâexpĂ©rience et de leurs moyens de comprĂ©hension. »[31] De telles thĂ©ories oblitĂšrent dâautres types de rapports, entre autres le lien substantiel entre la conscience et la corporĂ©itĂ©. Cette dĂ©finition qui superpose la raison Ă lâorganisme empĂȘche de voir le lien essentiel qui existe entre la structure de la conscience et ce que nous appelons culture », de ce qui est Ă la fois naturel et culturel. Avant dâĂȘtre raison, lâhumanitĂ© est corporĂ©itĂ©. »[32] Cette rĂ©-anthropologisation de la conscience de soi chez Blumenberg ne signifie pas un retour pur et simple Ă une anthropologie substantialiste traditionnelle, mais plutĂŽt une prise en compte des possibilitĂ©s infinies de projection de soi. LâindĂ©finissabilitĂ©, nous dit Blumenberg, est lâessence de lâhomme. »[33] Conscience de soi et expĂ©rience du corps propre Lâun des axes principaux des rĂ©flexions de Blumenberg sur le rapport entre la conscience de soi et lâanthropologie rĂ©side dans la visibilitĂ© du corps propre au sens oĂč La transcendantalisation de lâintersubjectivitĂ© et la visibilitĂ© anthropologique du corps pourraient converger, fĂ»t-ce, contre la volontĂ© du premier des phĂ©nomĂ©nologues. »[34] Cette visibilitĂ© du corps ne relĂšve pas simplement du constat massif que lâhomme a un corps » et est ainsi physiquement visible ». Elle signifie plus fondamentalement quâ il est dĂ©terminĂ© et traversĂ© en permanence par le pouvoir-voir de lâautre. »[35] Ce pouvoir-voir de lâautre » soumet le sujet Ă un complexe anthropologique de la visibilitĂ© »[36] se rapportant Ă la nuditĂ© mĂȘme du corps et se traduisant culturellement par des mĂ©canismes de voilement pudeur ou de dĂ©voilement Ă©rotisation du corps. Cette mĂ©diation et cette variĂ©tĂ© culturelles rompent toute relation dâimmĂ©diatetĂ© de la conscience de soi Ă lâexpĂ©rience du corps propre. On comprend dĂšs lors pourquoi Blumenberg met en avant le concept de distance » pour montrer que lâune des caractĂ©ristiques essentielles de lâĂȘtre humain consiste dans le renoncement Ă lâimmĂ©diatetĂ© »[37]. Ce renoncement est rendu manifeste dans la crĂ©ation par lâhomme dâune zone culturelle » dâoutils et dâinstitutions autour de son corps nu »[38], par la domestication indirecte de soi. Lâhomme est finalement ce parasite sui generis » qui dĂ©construit le contact immĂ©diat avec la rĂ©alitĂ© et les rĂ©alisations propres qui sây rapportent. »[39] Le redĂ©ploiement de la comprĂ©hension de la conscience de soi chez Blumenberg requiert ainsi que lâon sâattache Ă la facticitĂ© du corps propre et aux conditions culturelles et extracorporelles de son existence. Ici apparaĂźt aussi lâimportance que Blumenberg accorde Ă la mĂ©taphore en tant que mĂ©dium de lâexpression de soi rĂ©vĂ©lant en creux lâincapacitĂ© fondamentale de la conscience de soi Ă sâabstraire des expĂ©riences mondaines de lâego transcendantal. Conclusion Pour Blumenberg la conscience de soi, comme saisie des faits dans leur puretĂ© est une fiction husserlienne. Une codification homogĂšne de la conscience, en tant quâelle est capable de sâĂ©lever Ă sa forme pure, de demeurer une structure inchangĂ©e par-delĂ les ajouts et les retraits quâelle subirait, mĂšne, de facto Ă une aporie. Blumenberg propose une refonte gĂ©nĂ©tique de cette conscience de soi en prenant en compte lâopacitĂ© de soi et la contingence mĂȘme de la nature humaine. Si la conscience de soi permet au sujet de coĂŻncider avec lui-mĂȘme, câest dans lâinterstice des potentialitĂ©s quâelle a dâĂȘtre attentive, dâĂȘtre distraite et mĂȘme dâoublier. Câest donc au travers de ses dĂ©terminations proprement humaines, des ressources de sa survie que la conscience peut rĂ©aliser ses opĂ©rations et construire son identitĂ©. Cette capacitĂ© Ă se rapporter Ă soi, Ă lâautre, au monde, constitue, selon Blumenberg, lâune des qualitĂ©s les plus surprenantes de la conscience car elle en fait une actrice, une instance capable de jouer la comĂ©die »[40]. BIBLIOGRAPHIE Brentano F., Psychologie du point de vue empirique, Paris, Vrin, 2008. Bernet R., La vie du sujet. Recherches sur lâinterprĂ©tation de Husserl dans la phĂ©nomĂ©nologie, Paris, PUF, 1994. 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Husserl E., Recherches Logiques. Tome III. Recherches pour la phĂ©nomĂ©nologie et la thĂ©orie de la connaissance. 2Ăšme partie Recherche VI, traduit de lâallemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et RenĂ© SchĂ©rer, Paris, PUF, 1993. Merleau-Ponty M., La nature. Notes. Cours du collĂšge de France, Paris, Seuil, 1995, p. 269. Monod Lâinterdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg, Revue germanique internationale », n° 10, 2009, pp. 221-236. RicĆur P., Ă lâĂ©cole de la phĂ©nomĂ©nologie, Paris, BrochĂ©, 1998. Sartre LâĂȘtre et le nĂ©ant. Essai dâontologie phĂ©nomĂ©nologique, Paris, Gallimard, 1984. Sartre La transcendance de lâego, Paris Vrin, 2003. [1] P. RicĆur, Ă lâĂ©cole de la phĂ©nomĂ©nologie, Paris, BrochĂ©, 1998, p. 156. [2] On pourrait par exemple se rĂ©fĂ©rer Ă lâarticle de Serban Claudia, Conscience impressionnelle et conscience rĂ©flexive Husserl, Fink et les critiques phĂ©nomĂ©nologiques », Revue philosophique de la France et de lâĂ©tranger, 2012/4, t. 137, pp. 473-493. [3] E. Husserl, MĂ©ditations cartĂ©siennes. Introduction Ă la phĂ©nomĂ©nologie, Paris, BrochĂ©, 2000, p. 5. [4] E. Husserl, IdĂ©es directrices pour une phĂ©nomĂ©nologie et une philosophie phĂ©nomĂ©nologique pures, livre premier. Introduction gĂ©nĂ©rale Ă la phĂ©nomĂ©nologie pure, trad. de lâallemand par P. RicĆur, Paris, Gallimard, 1950, p. VII. [5] E. Husserl, Recherches Logiques. Tome II. Recherches pour la phĂ©nomĂ©nologie et la thĂ©orie de la connaissance. 2Ăšme partie Recherches III, IV et V, traduit de lâallemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et RenĂ© SchĂ©rer, Paris, PUF, 1993, p. 153. [6] F. Brentano, Psychologie du point de vue empirique, Paris, Vrin, 2008, p. 101. [7] H. Blumenberg, Description de lâhomme, traduit par Denis Trierweiler, Paris, Cerf, 2011, p. 237. [8] V. de Coorebyter, Sartre face Ă la phĂ©nomĂ©nologie. Autour de LâintentionnalitĂ© » et de La transcendance de lâego », Paris, Editions Ousia, 2000, p. 333. [9] Sartre, La transcendance de lâego, Paris Vrin, 2003, p. 18. [10] F. Brentano, p. 139. [11] R. Bernet, La vie du sujet. Recherches sur lâinterprĂ©tation de Husserl dans la phĂ©nomĂ©nologie, Paris, PUF, 1994, p. 319. [12] E. Husserl, Recherches Logiques. Tome III. Recherches pour la phĂ©nomĂ©nologie et la thĂ©orie de la connaissance. 2Ăšme partie Recherche VI, traduit de lâallemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et RenĂ© SchĂ©rer, Paris, PUF, 1993, p. 411. [13] Sartre, LâĂȘtre et le nĂ©ant. Essai dâontologie phĂ©nomĂ©nologique, Paris, Gallimard, 1984, p. 20. [14] E. Husserl, La rĂ©duction phĂ©nomĂ©nologique. textes posthumes 1926-1935, Grenoble, JĂ©rĂŽme Millon, 2007, p. 186. [15] H. Blumenberg, p. 154. [16] Idem. [17] Ibid., p. 30. [18] Ibid., p. 31. [19] Monod, Lâinterdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg », Revue germanique internationale, n° 10, 2009, p. 223. [20] Idem. [21] Idem. [22] Dans ses derniers travaux sur lâintersubjectivitĂ© Cf. Husserliana, XIII, XIV et XV, Husserl multiplie lâusage du mot anthropologie » mais sans lui donner sa consistance propre. [23] E. Husserl, Husserliana, tome XV, La Haye, Martinus Nijhoff, 1950, p. 480 citĂ© par N. Depraz, Sur lâintersubjectivitĂ©, t. 2, Paris, BrochĂ©, 2011, p. 374. [24] H. Blumenberg, p. 437. [25] Ibid., p. 154. [26] Ibid., p. 258. [27] Du retour aux choses », mot dâordre de la phĂ©nomĂ©nologie, au retour des choses mĂȘmes » au sens de revenir des choses mĂȘmes ou plus littĂ©ralement Aux choses mĂȘmes et retour » selon le titre dâun ouvrage de Blumenberg intitulĂ© Zu den Sachen und zurĂŒck . [28] H. Blumenberg, Zu den Sachen und zurĂŒck, Francfort/Main, 2002, p. 132 citĂ© par Monod, Lâinterdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg », Revue germanique internationale, n° 10, 2009, p. 225. [29] H. Blumenberg, p. 39 et p. 242. [30] Ibid., p. 488-489. [31] Ibid., p. 489. [32] M. Merleau-Ponty, La nature. Notes. Cours du collĂšge de France, Paris, Seuil, 1995, p. 269. [33] H. Blumenberg, p. 510. [34] La transcendantalisation de lâintersubjectivitĂ© et la visibilitĂ© anthropologique pourraient converger âŠ, fĂ»t-ce contre la volontĂ© du premier des phĂ©nomĂ©nologues. » H. Blumenberg, p. 237. [35] Monod, op. cit., p. 234. [36] Idem. [37] H. Blumenberg, p. 556. [38] Ibid., p. 503. [39] Ibid., p. 549. [40] Ibid., p. 146.
Ă©tranged'ĂȘtre limitĂ© Ă cette conscience de soi qui nous semble ĂȘtre de toute Ă©ternitĂ© et qui pourtant est si
La petite histoire Il existe une lĂ©gende hindouiste qui pourrait rĂ©pondre, en partie, Ă cette question. Câest une histoire que jâai lue lors de mon cours de yoga pour les ados, samedi dernier, et qui nous a permis de parler tous ensemble du yoga. Voici ce conte tirĂ© dâun excellent bouquin de Michel Piquemal Les Philo-fables », albin michel LA CACHETTE INVISIBLE Autrefois, tous les humains Ă©taient des dieux. Mais ils abusĂšrent tant de leurs privilĂšges que BrahmĂą, le maĂźtre des dieux, dĂ©cida de leur ĂŽter ce pouvoir de divinitĂ©. BrahmĂą organisa donc un conseil pour dĂ©cider dâune cachette qui soit impossible Ă dĂ©celer. Les dieux mineurs prirent dâabord la parole pour suggĂ©rer Enterrons le pouvoir de divinitĂ© tout au fond de la terre ! ». Mais BrahmĂą rĂ©pliqua Je vois que vous ne connaissez pas bien la curiositĂ© de lâhomme ! Il fouillera, il creusera, et un jour il finira par le trouver ». Dans ce cas, jetons-le dans la profondeur des ocĂ©ans ! » BrahmĂą soupira Je connais trop bien les hommes tĂŽt ou tard, ils iront explorer le fond des ocĂ©ans et remonteront le pouvoir de divinitĂ© Ă la surface. Ce sont dâĂ©ternels insatisfaits. » Les dieux mineurs ne savaient plus que dire. OĂč donc le cacher ? Car, si nous tâen croyons, il nâest pas dâendroit, sous terre, dans le ciel ou au fond des mers que les hommes nâatteindront un jour⊠» Alors BrahmĂą reprit la parole Voici ce que nous ferons ! Nous cacherons le pouvoir de divinitĂ© au plus profond du cĆur des hommes, car câest le seul endroit oĂč ils ne songeront pas Ă aller le chercher. » Et depuis ce temps, lâhomme a fait le tour de la terre, il a creusĂ©, il a explorĂ©, il a fouillĂ© le fond des mers ⊠à la recherche de quelque chose » qui se trouve en lui-mĂȘme. Cherchons Ă lâintĂ©rieur et non pas Ă lâextĂ©rieur La plupart dâentre nous sommes habituĂ©s Ă regarder en dehors de nous pour nous Ă©panouir. Nous vivons dans un monde qui nous conditionne Ă croire que les rĂ©alisations extĂ©rieures peuvent nous donner ce que nous voulons. Dâune part, nous pensons que la possession dâobjets, ou de biens de toutes sortes, peut nous rendre heureux. TrĂšs vite, nous nous rendons compte que cet attachement aux biens matĂ©riels nâapporte que rarement le bonheur. Dâautre part, nous cherchons les rĂ©ponses Ă nos questions, Ă lâextĂ©rieur. Il suffit de faire un petit tour sur internet pour ĂȘtre bombardĂ© de messages proposant des recettes ou techniques, simples et rapides, pour rĂ©soudre tous nos problĂšmes. Par exemple, nous utilisons souvent la manipulation dans nos relations avec les autres, au travail ou Ă la maison. De la mĂȘme façon, nous recherchons des stratĂ©gies superficielles pour apprendre la confiance en nous afin dâatteindre la rĂ©ussite rĂȘvĂ©e. Ou bien, nous avons recours Ă des rafistolages, des raccourcis pour essayer dâamĂ©liorer notre qualitĂ© de vie et atteindre le bonheur. MĂȘme si ces techniques peuvent amener un certain bien-ĂȘtre pour un temps, nos expĂ©riences nous montrent quâelles ne peuvent remplir complĂštement le profond dĂ©sir de quelque chose de plus». Nous nous apercevons trĂšs vite quâil est impossible de changer en ne travaillant que sur la forme. Nous portons notre attention sur le Faire plutĂŽt que sur LâĂtre, nous sommes souvent dans lâaction plutĂŽt que dans la conscience. La confiance en nos 5 sens Habituellement, notre conscience est dirigĂ©e vers lâextĂ©rieur, vers notre environnement que nous percevons grĂące Ă nos cinq sens. Or, le toucher, le goĂ»t, lâouĂŻe, la vue, et lâodorat amĂšnent des informations souvent partielles et trompeuses. Ces donnĂ©es ou informations sont, en effet, dĂ©pendantes de notre culture, notre Ă©ducation ou notre histoire. Petite expĂ©rience Voici un exemple trĂšs parlant tirĂ© du livre de Stephen R. Covey, Les 7 habitudes de ceux qui rĂ©alisent tout ce quâils entreprennent » jâai lu. Regardez pendant 10 secondes, le dessin suivant figure n°1 Figure n°1 Puis, ensuite, observez la reprĂ©sentation figure n°2 qui suit Figure n°2 Si vous deviez dĂ©crire cette figure n°2, vous parleriez surement dâune jeune femme, positionnĂ©e de profil, avec le visage tournĂ© vers la droite. Si maintenant, lâexpĂ©rience avait commencĂ© avec lâobservation durant 10 secondes du visage de la figure n°3, que vous retrouverez en fin dâarticle. Ce nouveau dessin grossier schĂ©matise, cette fois ci, le profil gauche dâune vieille femme, prĂ©sentant un nez imposant et un menton cachĂ© en partie dans son chandail. Revenez Ă nouveau sur la figure n°2. AprĂšs une fixation suffisante de la vieille dame de la figure n°3, vous devriez alors analyser cette figure n°2 de façon trĂšs diffĂ©rente. Il est alors possible de voir apparaĂźtre le visage dâune vieille dame, avec un nez imposant et un menton cachĂ© en partie dans son chandail. Le trait noir que votre esprit avait pris pour le collier de la jeune fille prĂ©cĂ©demment, devient alors la bouche de cette vieille dame. Le conditionnement Cette expĂ©rience met en Ă©vidence la possibilitĂ© dâorienter notre façon de voir en fonction dâun conditionnement qui peut ĂȘtre culturel, sociĂ©tal ou autre. Mais la vue nâest pas le seul sens pouvant ĂȘtre trompĂ©. Est ce que notre façon dâapprĂ©hender le goĂ»t Ă©picĂ© est identique pour un français ou un indien? Est que le son important du dĂ©collage dâun avion sera perçu de la mĂȘme maniĂšre pour un enfant vivant proche dâun aĂ©roport ou pour celui vivant dans la nature, trĂšs Ă©loignĂ©e dâune grande ville? En fonction de nos expĂ©riences passĂ©es, de notre Ă©ducation, notre conditionnement reprĂ©sentĂ© par la figure n°1 ou n°3, notre vision des choses ou des situations, de la vie figure n°2, peut ĂȘtre complĂštement diffĂ©rente. Vu que les 5 sens physiques peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s diffĂ©remment en fonction de notre histoire, sans parler de nos ressentis ou Ă©motions lors de certaines situations, nous devons alors apprendre Ă analyser les situations, les informations de diffĂ©rentes maniĂšres. Nous devons apprendre Ă travailler et exploiter des niveaux de conscience plus profonds et plus subtils pour faire un pas de cĂŽtĂ©, et voir les choses sous un nouvel angle. La conscience de soi Petite expĂ©rience Imaginons que vous ĂȘtes, en ce moment, en train de lire cet article, confortablement installĂ© Ă votre bureau, sur votre ordinateur. Au mĂȘme moment, vous pouvez choisir de vous projeter dans un coin de la piĂšce, et commencer Ă vous observer en train de lire cet article, confortablement installĂ© Ă votre bureau, sur votre ordinateur. Cette façon diffĂ©rente de voir lâaction que vous menez Ă un instant prĂ©cis est la conscience de soi. Dans ce cas, nous sommes dans ce que lâon appelle la pleine conscience nous agissons, nous lisons cet article en nous observant nous mĂȘme en train de lire notre article. A quoi ça sert dâagir en pleine conscience ? Cela permet dâune part dâĂȘtre vraiment concentrĂ© sur ce que nous faisons, nous nâutilisons pas notre mental pour penser Ă autre chose. Comment apprĂ©cier cet article, si entre chaque mot que vous lisez, vous pensez Ă ce que vous allez prĂ©parer Ă manger, ce soir. Dâautre part, cette observation de vous mĂȘme dans lâaction peut se focaliser sur vos ressentis ou vos Ă©motions est-ce que vous vous sentez calme et serein lors de cette lecture? Est-ce que, au contraire, cet article vous ennuie, ou est-ce que vous vous sentez accrochĂ©, excitĂ©, agacĂ© et pourquoi? Vivre en pleine conscience Vivre en pleine conscience permet, dâune part, de se concentrer sur le prĂ©sent, sur ce que nous faisons Ă chaque instant. Dâautre part, la conscience de soi apporte une meilleure connaissance de nous mĂȘme pourquoi suis-je agacĂ©, pourquoi est-ce que je ressens une agitation Ă la lecture de cet article, est-ce vraiment lâarticle qui me touche ou est-ce que cet article mâentraine vers une expĂ©rience, plutĂŽt dĂ©sagrĂ©able, vĂ©cue prĂ©cĂ©demment? GrĂące Ă cette introspection, il sera alors possible de comprendre nos actions programmĂ©es, non conscientes, et rĂ©soudre les questions qui suis-je? Pourquoi suis-je ici? ou Quel est le sens de ma vie? La conscience de soi nous permet dâobserver, identifier et de rĂ©flĂ©chir sur nos rĂ©actions aussi bien physiques, mentales ou Ă©motionnelles. Cette rĂ©flexion sur nous mĂȘme, nous apporte alors un certain recul, qui est la base pour changer nos actions identifiĂ©es inappropriĂ©es », en rĂ©fĂ©rence Ă nos principes, nos valeurs, notre Ă©thique⊠et non plus en fonction de nos Ă©motions, nos blessures, notre Ă©go. Et inversement, pour apprendre Ă suivre nos principes fondamentaux, nous avons besoin dâintrospection pour nous libĂ©rer de nos rĂ©ponses rĂ©flexes, façonnĂ©es par notre culture, notre Ă©ducation, nos croyances, notre histoire. Il est difficile, pour nous, dâimaginer un Ă©tat de calme complet et de repos dans lequel les pensĂ©es, les sentiments et les Ă©motions cessent dâĂȘtre en mouvement perpĂ©tuel. Pourtant, câest par un tel Ă©tat de quiĂ©tude que nous pouvons parvenir Ă un niveau de comprĂ©hension, impossible Ă atteindre autrement. Et le yoga dans tout ça ? Le Yoga, trĂšs ancienne science spirituelle, offre un moyen direct de calmer les pensĂ©es et lâagitation du corps qui nous empĂȘchent de savoir ce que nous sommes rĂ©ellement. Le yoga est donc une auto-discipline permettant de transformer son esprit, et le mettre sous le contrĂŽle de la conscience, pour atteindre le but ultime lâĂ©veil. Quâest-ce que lâĂ©veil ? Câest vivre en harmonie, en conscience. Câest ĂȘtre connectĂ© Ă soi, aux autres, Ă la nature, câest ĂȘtre alignĂ© avec ses principes, ses valeurs, avec soi. Ce serait vraiment trop restrictif de limiter le yoga aux postures ou ASANA en sanscrit ou de lâassimiler Ă de lâexercice physique. Le yoga est, donc, une mĂ©thode permettant de trouver la sĂ©rĂ©nitĂ©, la paix, le bonheur, Ă lâintĂ©rieur de soi, suivant des principes ou valeurs morales comme lâintĂ©gritĂ©, lâhumilitĂ©, la fidĂ©litĂ©, la sobriĂ©tĂ©, le courage, la justice, la patience, ou lâapplication. En conclusion, la meilleur rĂ©ponse Ă notre question Mais, en fait, câest quoi exactement le Yoga? nâest-elle pas la suivante Essayez et dites nous ce que le yoga a changĂ© en vous ? NamastĂ© Figure n°3
1 la conscience immĂ©diate dâĂȘtre au monde et dâĂȘtre prĂ©sent Ă soi ( ce qui permet de sentir plaisir et dĂ©plaisir, dâavoir des valeurs sensibles) 2. conscience rĂ©flĂ©chie : se savoir ĂȘtre lĂ ; prendre une distance vis-Ă -vis de ses Ă©tats de conscience et sur le monde : un Ă©cart permettant le jugement et prise de conscience de soi ( comme ĂȘtre fini, dans le
Revenir au programme Information ProblĂ©matique ! Au cours de cette fiche, nous poserons de nombreuses problĂ©matiques qui guideront la rĂ©flexion sur la conscience. Elles sont essentielles pour saisir tous les concepts que la notion de conscience englobe. Dans un dictionnaire français classique, la conscience peut se dĂ©finir des façons suivantes Connaissance, intuitive ou rĂ©flexive immĂ©diate, que chacun a de son existence et de celle du monde extĂ©rieur. ReprĂ©sentation mentale claire de lâexistence, de la rĂ©alitĂ© de telle ou telle chose. Cependant, la rĂ©alitĂ© du concept est bien plus vaste. Au travers de philosophes, exemples et rĂ©flexions diverses, nous tenterons de dĂ©finir ce quâest la conscience. Qui suis-je ? Que suis-je ? Notre identitĂ© nom, prĂ©nom, date et lieu de naissance ne dĂ©finit pas qui lâon est. De la mĂȘme maniĂšre, dĂ©finir biologiquement lâHomme ne suffit pas Ă le caractĂ©riser. Chaque personne connaĂźt cependant ce quâil est, mĂȘme si lâon peut demander si on se connaĂźt mieux que les autres ne nous connaissent. Tout sujet est sensibles aux diffĂ©rentes sentiments quâil subit chaque jour, ces derniers le façonnant au fil du temps. Chaque individu bĂątit donc sa personne grĂące, ou Ă cause, des sentiments quâil a rencontrĂ© au cours de sa vie. Il est donc lĂ©gitime de se demander si ce sont les sentiments qui nous dĂ©finissent. Notre sociĂ©tĂ© nous oblige Ă ce que nous soyons responsables, capable de penser et dâagir, ĂȘtre une personne. Mais quâest-ce que la personnalitĂ©, lâidentitĂ© personnelle ? Descartes tente de rĂ©pondre Ă cette question. Pour conduire sa vie, il dit avoir besoin de certitude, cependant, il manque dâun point fixe, un repĂšre, une connaissance indubitable pour bĂątir son raisonnement. Afin de dĂ©finir la vĂ©ritĂ©, il va user du doute cartĂ©sien/mĂ©tabolique/hyperbolique », qui consiste Ă douter de tout pour sâenrichir de certitudes. Il considĂšre chaque source de connaissance et sâassure de sa vĂ©racitĂ© les parents, les professeurs, les livres les thĂ©ologiensâŠ.Enfin, il recherche en soi une capacitĂ© Ă bĂątir ses propres certitudes grĂące Ă ses sensations, son imagination et son entendement/sa raison. Ainsi, il ne se perd pas dans le labyrinthe des connaissances », câest-Ă dire un flou dâinformations dont il ne peut certifier lâauthenticitĂ©. Se basant sur ses capacitĂ©s internes, il reporte Les sensations [lâouĂŻe, la vue, le toucher, lâodeur, le goĂ»t] peuvent nous tromper illusions, mirages⊠et ne permettent pas dâĂ©tablir des vĂ©ritĂ©s absolues. Lâimagination facultĂ© de connaissance Ă cette Ă©poque mais non-fiable puisque trompeuse par dĂ©finition. De plus, les erreurs dĂ©coulent de lâimagination. Lâentendement fondement rationnel, fiable et solide. Mais Descartes pousse son raisonnement plus loin et pose les problĂšmes du malin gĂ©nie et du rĂȘve Il expose que lâon sait que nous sommes Ă©veillĂ©s lorsquâon peut douter des choses, câest une hypothĂšse raisonnable. Il annonce que Dieu le trompe peut-ĂȘtre en lui offrant une rĂ©alitĂ© qui le met Ă lâĂ©preuve, le teste. Doit-on se demander si tu tout est dubitable ou si quelque chose nâĂ©chappe pas au doute ? Hors Descartes avance quâil doute, pense⊠, [ je rĂȘve »] donc il existe forcĂ©ment pour que Dieu puisse le tromper Cogito ergo sum. » Une chose indubitable, je suis sĂ»r dâexister » donc, Ă la question Que suis-je ? », il rĂ©pond cette chose qui pense ». Descartes dĂ©finit en suite des pensĂ©es confuses et dĂ©penser clairs, distinctes dont il est certain. Exemple je suis mon corps ; jâexiste, il mâappartient. â PensĂ©e claire et distincte. Descartes Je ne suis pas dans mon corps comme un pilote dans son navire ». Ici la douleur, par exemple, permet de mâindiquer lâunitĂ© de mon corps et donc le lien insĂ©cable entre le corps et lâesprit. John Locke met en place le principe de la conscience On dĂ©finit que tous les ĂȘtres vivants sont intelligents, câest-Ă -dire capable de produire une rĂ©ponse adĂ©quate Ă une modification de leur environnement. Locke sâintĂ©resse aux concepts de personnes â dâindividu. Tout dâabord, Dieu est une personne, une cause de soi, un ĂȘtre qui peut sâengendrer lui-mĂȘme et qui peut se dĂ©terminer et faire des choix. Dieu aurait donnĂ© Ă Adam et Eve, un libre-arbitre sachant ce qui est bien choisir de faire le mal. La conscience morale est dĂ©finie depuis trĂšs longtemps [notamment dans les Ă©crits bibliques, fondateur de la pensĂ©e chrĂ©tienne.] Elle consiste en la diffĂ©renciation du Bien et du Mal. Afin de comprendre ce quâest la personne, lâHomme, on Ă©tablit trois de ses caractĂ©ristiques fondamentales Locke pose le problĂšme de la diffĂ©rence, ĂȘtre une personne, câest avant tout se diffĂ©rencier. Leibniz Ă©tablit le principe des indiscernables Si deux choses sont identiques, elles sont nĂ©cessairement au mĂȘme endroit au mĂȘme moment. » Au-delĂ de se diffĂ©rencier, on apprend Ă sâunir Ă ĂȘtre unifiĂ© avec soi-mĂȘme, la coordination du corps. Enfin, on acquiert une identitĂ© propre, ce qui fait quâune personne est unique et absolument distincte dâune autre, câest-Ă -dire lâipsĂ©itĂ©. Ainsi, la conscience est un effort constant, elle doit se diffĂ©rencier, sâunir et se considĂ©rer soi-mĂȘme comme une mĂȘme personne. Une personne ĂȘtre et pensant et intelligent, douĂ© de raison et de rĂ©flexion, qui peut se considĂ©rer soi-mĂȘme comme soi-mĂȘme, une mĂȘme chose pensante en diffĂ©rents temps et lieux. Toute perception est consciente Leibniz sâinterroge est-on conscient de toutes nos sensations ?. John Locke ajoute que la mĂ©moire est une donnĂ©e de la conscience, on est conscient aussi loin quâon sâen souvienne. Lâexemple de lâhomme saoul et lâhomme sobre Un homme saoul commet un crime. Au moment de son audience, il affirme quâil nâĂ©tait pas lui-mĂȘme ». Ce nâest pas la mĂȘme personne, mais câest le mĂȘme individu selon la justice. Locke sâaccorde sur deux faits Câest la mĂȘme personne. La justice ignore le vĂ©ritable Ă©tat au moment des faits, on sâaccorde Ă confondre personne et individu puisque les faits accusent cet individu. Il est possible que nous pensions des choses et que nous les ignorions ensuite. Le dernier des juges reste notre conscience, si la personne se sent ou non-coupable. La conscience en tant que concept Morale Distinction et connaissance du Bien et du Mal. Libre arbitre Sachant ce qui est Bien, pouvoir choisir le Mal. Psychologique Savoir que lâon existe, cf. le cogito » de Descartes, la premiĂšre certitude que lâon a. Le mot conscience » vient du latin conscientia connaissance partagĂ©e avec un autre. Citations et rĂ©fĂ©rences Lâenfer câest les autres »Sartre Compris Ă tort par la majoritĂ© comme si les relations avec autrui Ă©taient infernal. Signifie que les autres sont le reflet de notre propre existence on se voit dans le regard de lâautre tel quâon ne pourrait jamais se voir. Câest par le regard dâautrui que lâon est quelque chose, mais il faut fuir les relations qui nous pĂ©trifie dans une identitĂ© qui nous nuit Lâhomme nâest quâun roseau, le plus faible de la nature ; mais câest roseau pensant » Pascal Mise en opposition dâune grandeur la pensĂ©e et dâune faiblesse le plus faible roseau. Lâhomme est misĂ©rable petit, faible, mĂ©chant -> sa finitude mais il en est conscient. Par le mot penser, jâentends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous lâapercevons immĂ©diatement par nous-mĂȘme » Descartes Dans son raisonnement philosophique sur la remise en question de ce qui est vĂ©ritable ou non, Descartes va jusque douter de sa propre existence. Mais puisquâil sait quâil doute, alors il est assurĂ© quâil existe.
desoi n'est-elle qu'une illusion? Conscience de soi= conscience de sa dignité: la dignité tient à l'existence, à la liberté. Illusion= satisfaction imaginaire d'un désir.
La conscience se dit en deux sens la conscience psychologique qui permet dâĂȘtre soi et dâĂȘtre prĂ©sent dans la sociĂ©tĂ©, et la conscience morale qui permet dĂ©valuer ses ctes et ses pensĂ©es ences quâelles impliques, le bien et I al u ion du peut-elle » p g reviens Ă demander recherche. Le verbe t peut ĂȘtre lâinduire en nses de la , tromper quelquâun que chose, ĂȘtre infidĂšle ou dĂ©cevoir. Lui-mĂȘme » reviens Ă [Homme en gĂ©nĂ©ral, chaque ĂȘtres humains. Alors, lâHomme peut-il ĂȘtre induit en erreur par sa propre conscience ? Tout dâabord, il faut constater que lâHomme peut rĂ©flĂ©chir objectivement, câest Ă dire prendre du recul avec sa conscience pour evaluer ses actes et ses pensĂ©es en fonction de sa morale et des consĂ©quences. En effectuant cela, il peut prendre des dĂ©cisions en accord avec sa conscience, de plus la fonction de distance distance de la conscience est mise en jeu dans ce processus car IHomme, en Ă©valuant les consĂ©quences de ses actes et pensĂ©es, se projette dans le futur, et en effectuant cela, il peut sâorienter en fonction du prĂ©sent. Il ne peut donc thĂ©oriquement pas ĂȘtre induit en erreur par sa conscience morale. De plus, notre conscience permet de douter de choses qui ne sont pas forcĂ©ment vraie, et donc qui nous trompent. Descartes mis en avant sa thĂ©orie du doute radical. Cette thĂ©orie nous explicite que lâon peut douter de tout, des thĂ©orĂšmes, de notre prĂ©sence dans le monde extĂ©rieur⊠Mais une chose est sĂ»re nous sommes conscient de nous-mĂȘmes, donc la conscience ne peut pas nous tromper sur elle-mĂȘme dâaprĂšs Descartes. Ensuite, la conscience de soi permet de se sentir soi-mĂȘme avec les perceptions passĂ©s, câest Ă dire que nos souvenirs nous permettent de forger notre conscience et notre identitĂ©, en effet câest grĂące Ă notre mĂ©moire qui mĂ©morise nos perceptions passĂ©es, nos expĂ©riences, que notre conscience se forme, câest la onction unificatrice de la conscience. Kant Ila dĂ©fini dans Critique de la raison pure oĂč il explicite que dâaprĂšs lui, la conscience de soi nous permet de lier diffĂ©rentes perceptions et de les rapporter Ă un mĂȘme sujet qui les pense et va les retenir dans sa mĂ©moire. Notre conscience agit donc en fonction de nos expĂ©riences, de notre vĂ©cu, on ne peut donc pas ĂȘtre induit en erreur par celle-ci. Si la co 2 OF s Si la conscience de lâHomme ne lâinduit pas en erreur sur lui- mĂȘme, pourquoi celui-ci trompe et est trompĂ© ? En effet, Ă certains moments, lâHomme doit prendre des Ă©cisions dans un temps trĂšs succinct, nâayant pas assez de temps pour prendre de la distance avec lui-mĂȘme, lâHomme sâen remet Ă ses Ă©motions et perceptions actuelles, comme la colĂšre par exemple, qui peuvent altĂ©rer son jugement, ce qui entraĂźne des dĂ©cisions subjectives qui ne reprĂ©sentent pas la pensĂ©e rĂ©elle de lâindividu, il est donc induit en erreur par sa conscience. De plus, la conscience peut tromper les sens de lâHomme en lui faisant voir, entendre, ou sentir quelque chose dâirrĂ©el. Lâillusion dâoptique en est un trĂšs bon exemple lâHomme voir quelque hose que sa conscience interprĂšte mal, ce qui va dĂ©former la rĂ©alitĂ©. On peut prendre pour exemple une illusion dâoptique dont tout Homme est victime chaque jours la Terre nous parait plate alors quâen rĂ©alitĂ© celle-ci est ronde. Cette exemple nous renvoi lâobjectivitĂ©, pour que notre conscience ne nous trompe pas, il faut sâen Ă©carter, lâexemple de la Terre est identique, pour voir que est la Terre est ronde, il faut sâen Ă©carter. La conscience dâun Homme peut aussi lui mentir, ce qui peut ĂȘtre source de dĂ©motivation et qui peut mĂȘme ĂȘtre dangereux pour la vie de lâindividu. Lâinjonction morale du temple de 3 OF s ĂȘtre dangereux pour la vie de lâindividu. Lâinjonction morale du temple de Delphes ConnaĂźt toi toi-mĂȘme » a prit une nouvelle signification dans notre Ă©poque. Pour les grecs, elle signifiait quâil fallait se mettre Ă sa place, lâHomme est ignorant, il nâa pas Ă se prendre pour un dieu. Nous allons plutĂŽt nous intĂ©resser Ă son sens actuel il faut connaĂźtre ses qualitĂ©s de ses dĂ©fauts, ce qui sous entend que lâHomme peut se tromper sur lui mĂȘme Ă cause de sa conscience, voir trop de qualitĂ©s ou de dĂ©faut en nous est ne preuve que notre conscience nous trompe. Vil y a tâil pas une autre entitĂ© de notre ĂȘtre qui peut nous tromper sur nous-mĂȘmes ? En effet, lâHomme peut ĂȘtre induit en erreur par une modalitĂ© de sa conscience lâinconscient DâaprĂšs Leibniz, il y aurait des perceptions inconscientes que notre conscience perçoit mais que celle-ci ne nous communique pas si par exemple elle sont au deçà de notre seuil de perception, que notre conscience choisi de nous communiquer que les perceptions utiles pour nos actions futures ou quâelle les regroupe en une seule et mĂȘme perception. On peut prendre pour exemple une chute dâeau, des millions de gouttes deau touchent lâeau ce qui devrait crĂ©er des millions de sons, mais nous ne percevons quâun seul et unique son, donc notre conscience nous trompe. Ceci prouve que notre conscience peut nous changer nos perceptions et donc nous tromper. De plus, lâinconscient peut chasser hors de notre 4 OF S De plus, lâinconscient peut chasser hors de notre conscience accessible, le moi », des pensĂ©es, des dĂ©sirs ou des scĂšnes traumatisantes que lâindividu rejette soit par des raisons morales, oit parce que la rĂ©alitĂ© ne le permet pas, ces pensĂ©es ou dĂ©sirs sont rejetĂ© par un refoulement dans lâinconscient et ceux-ci peuvent refaire surface sous forme de lapsus ou de rĂȘves mais sans que notre conscience sâen souvienne pour autant, ceci montre que notre conscience peut nous cacher des souvenirs, alors que ceux-ci peuvent orienter notre pensĂ©e donc la conscience, par le biais de lâinconscient nous induit en erreur sur nous mĂȘme.
sujetde dissertation sur la conscience. Recent Posts Demande De Changement De Logement Plus Grand, Talons Yves Saint Laurent Prix, Veste Gore Windstopper Homme , Vernis Semi-permanent Pied Prix, En Date D'aujourd'hui Synonyme, Porte Bébé Maya Bébé Confort Prix, Ajouter Onglet Développeur Excel 2010, Nouveau Catalogue Tupperware,
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la conscience de soi est elle trompeuse